Livre : Renaissance,un AVC m'a sauvé la vie.

L’HUMOUR NOIR

Je ne sais pas si c’est le Prozac ou les amis, mais je n’ai jamais autant rigolé qu’en clinique de réadaptation fonctionnelle !

Renaissance : un AVC m'a sauvé la vie

L’humour salvateur : Extrait du chapitre 19

Un matin, une histoire, drôle forcément, fit le tour de la clinique. La veille, en fin de journée, trois fauteuils roulants attendaient devant l’ascenseur au rez-de-chaussée. Quand je dis « fauteuils », il faut comprendre avec leur occupant respectif… Il y avait donc là trois personnes que je connaissais, dont une dame âgée d’un peu plus de soixante-dix ans, adorable et très bon public, toujours avec le sourire.
L’ascenseur, qui peut facilement contenir deux fauteuils, mais très difficilement trois, arriva avec cette éternelle voix enregistrée :
« Ouverture des portes… »
La porte de l’ascenseur s’ouvrit et au même moment, un aide-soignant, connu pour son empathie et sa bonne humeur plus que débordante, sortit de l’escalier. Voyant la scène qui s’offrait à lui à ce moment-là, il aida donc les trois bénéficiaires de ces fauteuils à entrer dans l’ascenseur. Aucun problème pour les deux premiers qui entrèrent en file indienne. Cette configuration était d’ailleurs d’usage et les intéressés pouvaient sortir en marche arrière une fois arrivés à l’étage souhaité.
Mais dans sa grande mansuétude, notre aide-soignant, voulant éviter que le troisième n’attende le retour de l’ascenseur, avait insisté pour faire entrer les trois fauteuils dans ce dernier. Cependant, en file indienne, les trois fauteuils ne rentraient pas. Il fallait obligatoirement mettre le troisième perpendiculairement aux autres, donc parallèle à la porte. C’est ce que fit notre aimable aide-soignant, en soulevant les roues du fauteuil, qui n’était pas très lourd, puisqu’il supportait le poids de cette merveilleuse petite dame âgée. Nous avions donc, dans l’habitacle, les deux premiers fauteuils bloqués par le troisième. Et après que l’aide-soignant bienveillant a appuyé sur le bouton de l’étage désiré, cette configuration digne d’un jeu de « Tetris » partit vers l’inconnu. Car, évidemment, notre aide-soignant, qui pensait réaliser une bonne action, ne pouvait pas les accompagner dans l’ascenseur, vu l’espace réduit qu’il restait.
Et arrivé à l’étage désiré, que se passa-t-il ?…
Rien !
Absolument rien, car malgré les encouragements des deux premiers fauteuils, la pauvre petite dame ne pouvait pas manœuvrer son véhicule, bloqué de travers. Devant elle, il y avait la paroi latérale de l’ascenseur, et derrière elle, sa petite sœur jumelle… Si à la place de cette frêle petite femme, nous avions eu un jeune sportif, il aurait pu sortir de cet emplacement carcéral par petits bonds, en faisant corps avec son fauteuil, les mains agrippées sur ses roues. La seule chose qu’ils purent faire, ce fut d’actionner les boutons des trois étages pour voyager verticalement plusieurs fois, en espérant trouver une âme généreuse qui résoudrait leur problème : soulever légèrement les roues de ce maudit fauteuil pour le faire glisser en dehors de l’ascenseur.
Le lendemain, cette histoire fit le tour du plateau kiné, puis de la clinique tout entière, comme une traînée de poudre de bonne humeur.
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